Membres

"Je sélectionne mes collaborateurs en fonction du parcours professionnel mais également sur une discussion, une rencontre" : Jean-Claude Dhuez, fondateur de SÂMATA

La CCIFC propose de mettre en valeur ses membres régulièrement à travers des interviews (retranscription effectuée le 28 avril 2021).

Le studio de santé et de bien-être SÂMATA est le premier de son genre à Phnom Penh à proposer des thérapies holistiques aux cambodgiens et aux étrangers en un seul endroit. SÂMATA s’efforce d'être à la pointe de la médecine fonctionnelle en proposant une gamme de services - physiothérapie, acupuncture, chiropraxie, préparation à l'accouchement, massage, aromathérapie, yoga, pilates et Reiki - et en se concentrant sur les soins individuels de chaque client. Nous reconnaissons l'importance non seulement du traitement, mais aussi de la prévention et visons à encourager et à établir des modes de vie plus sains, quel que soit le niveau de santé.

 

Bonjour Jean-Claude ! Dans un premier temps, j’aimerais vous remercier pour le temps que vous m’accordez.

Pour commencer, pourriez-vous expliquer votre parcours afin de mieux comprendre la naissance de SÂMATA ? Pourriez-vous décrire votre entreprise et présenter votre activité en quelques mots ?

Je suis arrivé ici au Cambodge en 1991. Je dois figurer parmi les premiers français à être venu pour travailler avec une ONG qui s’appelle Handicap International. Mon travail a consisté dans un premier temps à mettre en place des services de kinésithérapie dans des hôpitaux publics cambodgiens et encadrer les cambodgiens sur ces services-là, dont les formations etc. Très rapidement, on m’a demandé de passer à l’école nationale du Cambodge où mon rôle était de former techniquement les professeurs et de réévaluer et reformuler le curriculum de formations. Ensuite en 1997, j’ai décidé d’ouvrir mon cabinet de kinésithérapie, le premier cabinet de ce type au Cambodge. En 2000, j’ai décidé de créer ma propre marque de produits de thérapie et de spa. J’importe les matières premières pour ensuite créer les formulations et les mélanges. En 2001, on a ouvert le premier espace massage sur l’aéroport de Phnom Penh, pour le moment en stand-by. En 2012 j’ai créé un espace santé bien-être, car travailler tout seul en tant que thérapeute peut être frustrant, j’ai donc décidé d’ouvrir un espace pluridisciplinaire.

Sur votre site internet, nous pouvons apprendre de vous que vous êtes également conseiller technique auprès du ministère du tourisme en ce qui concerne les normes applicables aux spas et aux masseurs et la conception du programme de formations au massage. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Il y a quelques années j’ai rejoint ce qu’on appelle les groupes de travail sectoriel entre le secteur privé et le gouvernement via la chambre de commerce dans le domaine du tourisme et sur le groupe de travail spécifique autour de la formation. Suite à ça, le ministère m’a proposé d’être conseiller technique, car l’ASEAN m’a demandé de développer ce qu’on appelle « les standards de compétences pour les professionnels du spa pour l’ensemble de l’ASEAN ». Cela a pris environ deux ans pour élaborer ce projet. Ces standards ont été validés par l’ASEAN début 2020. Même pour moi, il a été intéressant d’être considéré parmi les experts de l’ASEAN, pas seulement comme un français, mais comme une personne avec la double nationalité, qui travaillait en tant que membre de l’ASEAN. Le deuxième travail avec l’ASEAN, c’est l’élaboration du curriculum commun de formation des professionnels de spa, un projet d’un an ou deux. L’objectif de ce projet est de permettre aux cambodgiens formés avec ce curriculum d’exercer en Malaisie, Indonésie… dans tous les pays de l’ASEAN. Le but est également de changer la perception autour du métier de massage, de mettre en place un diplôme pour des masseuses qui actuellement sont considérées comme des filles faciles ou parfois même prostituées.

Avez-vous une politique de développement durable, accompagnant vos produits ? Avez-vous déjà mis en œuvre un projet social ou environnemental au sein de SÂMATA ?

C’est un peu compliqué, car on travaille en aérothérapie et dans ces domaines-là, il faut savoir que pour l’instant il n’y a quasiment aucune production locale, on importe donc presque 100% de nos matières premières. Celles qui existent au Cambodge sont de qualité inégale, les prix sont assez élevés et on a pas beaucoup de visibilité sur la constance de la qualité. Sur le durable c’est un peu difficile à dire, sur le flaconnage on va essayer de passer sur du verre et non plus de plastique. Je travaille aussi sur un projet de production d’huiles essentielles au Cambodge, mais le faire de façon professionnelle. 

Combien de staff vous avez au sein de SÂMATA ? combien de consultant avec qui vous travaillez ?

On a 7 staff cambodgiens et 4 consultants.

Comment faites-vous le choix de recruter tel ou tel expert au sein de votre cabinet ?

Premièrement sur leur parcours professionnel, sur l’expérience, sur une rencontre aussi, une discussion. Je peux également faire des tests si ce sont des gens qui ont déjà de l’expérience dans l’acuponcture par exemple. Mais dans tous les cas, sur le volet spa, même une personne avec de l’expérience devra faire trois semaines de formation et de remise à niveau chez nous. Sur le volet médical, les profils que je reçois sont plutôt français, donc nous regardons les diplômes et nous discutons.

Auriez-vous un conseil pour les entreprises qui souhaiteraient entreprendre au Cambodge ?

Développer des choses au Cambodge est intéressant, je pense qu’il est important de développer des projets/produits destinés au marché local, pas que pour un marché d’expatriés. C’est vrai qu’au Cambodge pour l’instant tout reste encore à faire, donc faut y aller mais je pense vraiment qu’il faut faire une bonne étude de marché.

Comment cette pandémie a-t-elle affecté votre entreprise ?

On a perdu 100% de notre business à l’aéroport déjà, c’est dommage car c’était la vitrine de SÂMATA. Pour l’instant, depuis le début de la pandémie, on souffre comme tout le monde, on a perdu 50% de l’activité sur le partie spa mais on se maintient sur la partie médicale. Tout est un peu en stand-by, on a très peu de visibilité sur l’après donc on essaie de voir ce qu’on pourra proposer à l’avenir. On est tous dans le même bateau, il faut juste être patient.

Comment voyez-vous vos ambitions futures, et l’impact sur le business du bien-être (relaxation, spa..) suite à la Covid ?

Je pense que c’est un business qui continuera à marcher, la seule chose qui bloque les gens c’est la peur du contact à partir du moment où cette peur aura disparu, ça ira. Les gens sont à la recherche de ce bien-être. Maintenant c’est à nous d’anticiper sur les besoins que les gens auront après cette pandémie. Si la peur persiste, il faudra bien sûr mettre en place des standards d’hygiène, pour rassurer les gens.

Auriez-vous un mot pour la fin ?

Je vous remercie d’avoir été votre première interview, sachant que la communication est primordiale. Et c’est bien de s’intéresser à ses membres, si j’ai rejoint la chambre de commerce c’est également pour joindre un réseau et être moins isolé.

 

English version

SÂMATA Health & Wellness Studio is the first of its kind in Phnom Penh, Cambodia, bringing holistic therapies to both locals and foreigners in one location. We strive to be on the cutting edge of functional medicine by offering a range of services—including physiotherapy, acupuncture, chiropractic, child birth preparation, massage, aromatherapy, yoga, pilates and Reiki —and focusing on the individualized care of each client. We recognize the importance of not only treatment, but prevention as well and aim to encourage and establish healthier lifestyles no matter your current level of health.

Hello Jean-Claude! First of all, I would like to thank you for your time.

To begin with, could you explain your background in order to better understand how SÂMATA was born? Could you describe your company and present your activity in a few words?

I arrived here in Cambodia in 1991, I think I was one of the first French people to come to Cambodia, to work with an NGO called Handicap International, my work initially consisted of setting up physiotherapy services in Cambodian public hospitals and supervising the Cambodians on these services, including training and so on. Very quickly I was asked to move to the National School of Cambodia where my role was to train the teachers technically and to completely re-evaluate and reformulate, develop the training curriculum. It was a job where I was not alone, there were several of us, but my role was to coordinate all this work of rewriting these trainings and the national curriculum. Then in 1997 I decided to open my own physiotherapy practice which was the first physiotherapy practice to open in Cambodia. In 2000 I decided to create my own brand of dermal therapy and spa products, I bring in the raw materials and then I create the formulations and I create the mixtures in a laboratory that we had installed. In 2001, following a request from Phnom Penh airport, we opened the first massage space at Phnom Penh airport, so of course for the moment it is on stand-by, we are waiting for it to return to normal before reopening normally. In 2012 I created a health and wellness space, because simply working alone as a therapist can be frustrating, I decided to open a multidisciplinary space.

On your website, we can learn from you that you are also a technical advisor to the Ministry of Tourism regarding the standards for spas and masseurs and the design of the massage training program. Could you tell us more about this?

In fact, a few years ago I joined what is called the sectoral working groups between the private sector and the government via the Chamber of Commerce in the field of tourism and on the specific working group on training. After that, the Ministry of Tourism asked me to be a technical advisor to them, because ASEAN asked me to develop with them what is called the "ASEAN-wide Spa Professional Competency Standards". It took about two years to develop this project, the standards of competence. These standards were validated by ASEAN in early 2020. Even for me it was interesting to be considered among the people of ASEAN as a Frenchman, but as someone with dual nationality who worked as a member of ASEAN. The second work that should start is the development of the common spa professional training curriculum for ASEAN, it is a one or two year project. It would be the minimum curriculum set up in ASEAN, if for example a Cambodian is trained with this curriculum there he will be able to go to practice in Malaysia, Indonesia... in all the countries of ASEAN. The goal is to change the perception of the idea that people have of the massage profession, it is true that many masseuses do not know how to read or write, is to establish a diploma for masseuses who are currently considered as easy girls or even prostitutes

Do you have a sustainable development policy accompanying your products? Have you already implemented a social or environmental project within SÂMATA?

It's a bit complicated, because we work in aerotherapy and in these fields, you have to know that for the moment there is almost no local production, we import almost 100% of our raw materials, those that exist are not too bad, some are not great either, the prices are quite high, we don't have much visibility on the constancy of the quality, so if we want to work on products where we are sure of the constancy of the quality, we are obliged to work with imported products. On the sustainability it's a bit difficult to say, on the bottle we tried to pass on glass and not plastic. I am also working on a project to produce essential oil in Cambodia, but to do it in a professional way. 

How many staff do you have within SÂMATA? How many consultants do you work with?

The Cambodian staff we have 7 and in terms of consultants who are more in the health sector, we have 4.

How do you make these choices to take these skills and not necessarily others?

Firstly on their professional background, on their experience, on a meeting also, a discussion. I can also do tests if they are people who already have experience in acupuncture for example. But in any case, a person who has experience and has worked in another spa will have to do three weeks of training and refresher courses. From a medical point of view the offers are rather French, so we look at the diplomas and we discuss.

Would you have any advice for companies who would like to start a business in Cambodia?

Developing things in Cambodia is interesting, I think the importance is to develop for a local market, not just for an expatriate market. It's true that in Cambodia for the moment everything is still to be done, so we have to go there but I think we have to do a good market study.

How has this pandemic affected your business?

We lost 100% of our business at the airport already, which was an interesting business that was like a showcase for SÂMATA. For the moment, since the beginning of the pandemic, we are suffering like everyone else but we manage to keep going because we still have the medical part even though we have lost 50% of the spa part. Everything is on stand-by, in terms of visibility, we have very little visibility on the future, so we are trying to see how we can present our product, our service, our vision afterwards. On the positive side we know that it's not our fault, we're all in the same boat, we just have to be patient.

How do you see your future ambitions, and the impact on the wellness business (relaxation, spa..) following the Covid?

I think that it is a business that will continue to work, the only thing that blocks people is the fear of contact from the moment this fear disappears, it will be fine, people are looking for this well-being. Now it is up to us to anticipate the needs that people will have after this pandemic. If the fear persists, we will of course have to set up hygiene standards to reassure people.

Do you have any final words?

I would like to thank you for being your first interview, knowing that communication is essential. And it is good to be interested in its members, if I joined the chamber of commerce it is also to join a network and be less isolated.

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