Une croissance qui se maintient malgré tout Selon les dernières prévisions du FMI, l’économie cambodgienne croîtrait de 5,5 % en 2024, contre 5 % en 2023. Dans un contexte économique peu favorable, cela reste une bonne performance pour une économie largement orientée vers les exportations. Toutefois, les premières prévisions du FMI pour 2024 – publiées en octobre 2023 – faisaient état de 6,1 %. Malgré des exportations dynamiques depuis le début de l’année, le Royaume fait face à des vents contraires. D’abord, le tourisme. Même si les arrivées internationales sont proches des niveaux pré-pandémiques, les recettes sont encore en retrait d’un tiers environ. Ensuite, la construction et l’immobilier. Le secteur, fortement alimenté par les investissements chinois, est en panne, avec un maintien des projets industriels et résidentiels de très haut de gamme. Enfin, les exportations. Dynamiques depuis le début de l’année (textile, agriculture, caoutchouc), elles restent fortement dépendantes des demandes américaines et européennes. Tourisme ? Encore un petit effort ! En 2019, dernière année pré-pandémique, le Cambodge avait accueilli 6,6 millions de touristes internationaux, dont 36 % originaires de Chine. Pour les 8 premiers mois de 2024, le Royaume en a accueilli 3,5 millions, dont 10 % de Chine. Les premiers touristes à visiter le Cambodge sont désormais les Thaïlandais et les Vietnamiens. Et près des deux tiers arrivent par voie terrestre. De fait, les casinos cambodgiens situés à proximité des frontières attirent beaucoup. Ces touristes passent bien souvent les frontières pour de courts séjours, dépensant peu (les recettes n’atteignent que 63 % des niveaux de 2019). Et, malgré la présence de 31 compagnies aériennes internationales, seuls des vols en provenance d’Asie desservent le Cambodge. Les touristes lointains semblent donc bouder le Royaume. Il faut dire que Vietnam, Thaïlande, Malaisie, Laos – même si c’est de manière plus limitée – n’exigent pas de visa d’entrée. Du coup, le chiffre d’affaires de nombre d’entreprises du secteur est en retrait par rapport à 2023. Une énergie plus propre Le Cambodge s’est engagé à la neutralité carbone en 2050. Alors que son électricité est déjà décarbonée à plus de 50 %, il privilégie les énergies propres. Solaire photovoltaïque, éolien, hydraulique, biomasse… sont mis en avant. Les autorités viennent de valider 21 nouveaux projets – au Cambodge la production énergétique est le fait d’acteurs privés – pour une capacité de près de 4 GW et un montant de 5,8 Md USD. Des capacités de stockage, destinées à effacer l’intermittence, sont également prévues à hauteur de 2 GW. Et c’est bien le solaire, avec un potentiel de 22 GW, qui tient la corde. Mais, l’intégration de plus d’intermittence dans le réseau de transport électrique nécessite de le développer. Le ministre des mines et de l’énergie a d’ailleurs fait le choix de privilégier les fermes solaires, qui permettent des effets d’échelle et sont plus faciles à gérer. Les toitures solaires sont vues avec circonspection. Toutefois, face à une consommation électrique de pointe qui a progressé de 22 % au cours de l’année écoulée, cette politique pourrait évoluer. |