Actualités du Cambodge (semaine 38). Véhicules électriques, IDE et dettes, fiscalité aérienne.
Encore de la route à faire pour les véhicules électriques
Pour les huit premiers mois de l’année 2024, le Cambodge a immatriculé 3 676 véhicules électriques (voitures, motos ou « tuktuks »). En juin, ce chiffre était sous la barre symbolique des 3 000 véhicules ; et moins de 1 000 circulaient au Cambodge en 2023. Les principales marques croisées sont BYD, Toyota et Tesla. Dans le même temps, le pays compte plus de 7 millions de véhicules, dont 85 % sont des motos et 10 % des voitures. Pour autant, le gouvernement a réaffirmé son ambition de neutralité carbone en 2050. Il prévoit donc de mettre en circulation jusqu’à 30 000 véhicules électriques (70 % de motos électriques et 40 % de voitures). Le ministère de l’Économie a aussi annoncé des mesures financières destinées à faciliter l’achat de véhicules électriques. Quant au ministère de l’Énergie, il propose de plafonner le prix des recharges, avec une marge suffisante pour intéresser des investisseurs privés à développer les stations de recharge.
IDE et dettes : fausses joies et fausses alarmes
Lors de discussions entre le Cambodge et une délégation canadienne, le gouvernement a déclaré que le Cambodge avait attiré 7,5 Md USD d’IDE en 2023. Soit une hausse de 161 % comparé à la même période sous le gouvernement précédent, aurait renchérit le Conseil des investissements cambodgien (CDC). Cette annonce est étonnante alors que les chiffres des IDE du deuxième trimestre n’ont pas encore été publiés. Ce qui n’est pas le cas des chiffres de la dette. Elle s’élève à 11,27 Md USD (soit 27 % du PIB) contre 10,9 Md USD fin 2023. Cette dette reste modeste. Le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) précise qu’elle est constituée à 56 % de prêts concessionnels et qu’elle sert principalement à financer des infrastructures. Dans son plan pour 2024-2028, le MEF – et c’est une nouveauté – a prévu d’emprunter entre 2,3 et 2,7 Md USD par an. Toutefois, il vise toujours des financements concessionnels, bilatéraux ou multilatéraux, mais ne semble pas envisager l’émission d’obligations du Trésor.
Pendant 3 ans, les taxes sont en l’air
Le ministère de l’Economie et des Finances vient d’annoncer une réduction de la fiscalité affectant les compagnies aériennes étrangères. La taxe pour les appareils étrangers volant au Cambodge passe de 14 à 10 %, et celle sur les services aux passagers de transports aériens de 10 à 5 %. Ces réductions sont valables du 1er juin 2024 au 31 mai 2027. Ces mesures visent à augmenter le nombre de vols desservant les aéroports cambodgiens et donc l’arrivée de touristes. De fait, le secteur peine à retrouver son niveau prépandémique (6,6 millions de touristes en 2019). Pour la période janvier-juillet 2019, 3,9 millions de touristes sont venus au Cambodge ; 3,6 millions en 2024. Et l’ouverture de 6 nouvelles lignes vers l’aéroport international d’Angkor-Siem Reap de Chine, Corée et Inde est à l’étude. Elles seraient opérationnelles en 2025. Reste que l’imposition appliquée aux bénéfices des compagnies aériennes étrangères déroge largement aux pratiques internationales, ce qui constitue également un frein à leur retour.