Membres

"Plutôt que de parler de moi, je voudrais vous dire que Kampuchea Paramed est avant tout une équipe" : Yannick Mounier, infirmier chez Kampuchea Paramed

La CCIFC propose de mettre en valeur ses membres régulièrement à travers des interviews (retranscription effectuée le 10 août 2021).

Bonjour Yannick ! Dans un premier temps, j’aimerais vous remercier pour le temps que vous m’accordez.

Pour commencer, pourriez-vous nous en dire plus sur votre profil et présenter en quelques mots Kampuchea Paramed ?

Avant de créer Kampuchea Paramed, nous travaillions chacun dans notre domaine, en individuel puis nous avons pris la décision de créer cette entreprise autour de 5 infirmiers qualifiés : Laure Asselineau, Hayew Manseri, Marjolaine Arnaud, Maxime Meary (qui est depuis rentrée en France pour suivre une opportunité professionnelle) et moi-même. Nous nous sommes lancés il y a environ un an et demi, juste au début de la pandémie et avons persévéré malgré les perspectives de développement peu favorables qu’offrait la situation.

Chacun des membres de notre équipe a un parcours différent : Laura a passé un moment au service santé des armées, notamment aux urgences de l’hôpital Sainte-Anne pour ne pas le nommer. Hayew a travaillé dans le traitement de la douleur, Marjolaine dans l’accompagnement de fin de vie des personnes âgées, et moi-même dans la médecine de catastrophe, de terrain et la gestion des urgences. Nous avons donc plusieurs cordes à notre arc.

Sur quelles activités vous concentrez-vous ?

Notre priorité, c’est les soins à domicile, des soins qui sont normalement réalisés en clinique ou à l’hôpital. On a eu l’idée de mettre en place ce service car ça n’existait pas avant et on voyait des patients fiévreux qui devaient se déplacer dans les cliniques.

Le second volet, c’est l’accompagnement lors de rapatriements sanitaires, beaucoup pour des clients français mais pas uniquement (on en a effectué une dizaine depuis début 2021). La difficulté en période de Covid, c’est que les assureurs sont réticents à couvrir les rapatriements car la quarantaine à l’hôtel coûte chère. Par la force des choses, nous avons donc dû accepter de faire les 14 jours de quarantaine obligatoires même si on ne fait que l’aller-retour sans sortir de la zone de transit de l’aéroport !

Le troisième volet de notre activité, c’est la formation aux premiers secours et également sur certains gestes infirmiers. On a notamment formé les infirmiers du service oncologique de Calmette à la manipulation très technique d’un système de délivrance de chimiothérapie (chambres implantables).

Enfin, nous apportons nos compétences à tout type d’activités publics qui requièrent un suivi sanitaire : rencontres sportives, concerts, mariages mais également tournages de films. On a d’ailleurs géré le volet sanitaire du tournage de la série Canal+ « Le bureau des légendes » et d’un film pour National Geographic à Siem Reap. A la base, ce reportage devait avoir lieu en Thaïlande mais faute d’autorisation, le tournage a eu lieu au Cambodge sous des conditions strictes imposées par les autorités locales : tests PCR tous les 3 jours et disponibilité de personnel de santé sur place. C’était très lourd à mettre en place sur le plan sanitaire mais notre partenariat avec l’Institut Pasteur nous a permis de remplir les conditions fixées et d’obtenir les résultats des tests très rapidement. Il fallait aussi être attentif en dehors des horaires de tournage car le couvre-feu avec interdiction de vente d’alcool était en vigueur à Siem Reap et une partie de l’équipe de tournage arrivait d’Angleterre (qui venait tout juste de sortir d’une longue période de confinement) mais tout s’est bien passé ! Il n’y a eu aucune dérive et nous n’avons recensé aucun cas.

Quel est votre ressenti après plus d’un an d’activité ?

On est très satisfait de nos résultats même si ce n’est pas facile tous les jours. On rencontre des difficultés par rapport au système de santé cambodgien où la pression économique prend souvent le pas sur la qualité des soins. On se retrouve dans un système concurrentiel pas forcément à l’avantage du bénéficiaire et on est malheureusement plus perçus comme des concurrents par les professionnels de santé mais on mène le combat tous ensemble, avec détermination.

Auriez-vous un mot pour la fin ?

Oui, je voudrais insister sur le fait que KP est un projet commun. On travaille tous ensemble avec l’objectif de développer notre entreprise de façon collaborative, pour apporter la meilleure qualité de soins à nos patients et développer nos partenariats.

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